Bonjour Montréaaaaaaaal !

France, 5h du matin, un break de couleur sombre stationne en double file dans une rue strasbourgeoise. Un homme en sort. Bien qu’au mois de juillet, la fraicheur nocturne le contraint à s’habiller plus chaudement que d’habitude. D’une démarche assurée, il se rend devant une porte et sonne brièvement.
Une jeune fille arrive alors, lourdement chargée, accompagnée de ses parents. C’est l’heure des dernières recommandations, des dernières embrassades. C’est l’heure des aurevoirs.
La jeune fille monte dans la voiture. Encore quelques trop courts instants, encore quelques larmes, puis la voiture démarre et emporte la jeune fille loin de chez elle. Direction Francfort, direction Montréal.

The End.

…

Non je déconne hein, ça ne fait que commencer. Mais on va continuer dans un registre un peu moins mélo-dramatique.

DONC, direction Francfort.
2h30 de trajet, un croissant et un plein d’essence plus tard, c’est l’arrivée sans encombre au Terminal 1 de l’aéroport allemand. C’est…grand. Très grand même. Allemand quoi.
Dieu merci, arrivée au comptoir d’Air Canada, les bagages sont déjà enregistrés et il n’y a plus qu’à les déposer… Suspense… C’est bon ! La valise fait 23kg tout pile. Soulagement. [En vrai il y a une tolérance de 2kg supplémentaires mais on va éviter quand même].

Puis on enchaine rapidement : contrôle de sécurité (le sérieux des Allemands n’est plus à démontrer), pause pipi, direction le hall d’embarquement (je vous ai déjà dit à quel point cet aéroport était grand ?), contrôle des cartes d’embarquement, montée dans le bus… montée dans l’avion.

Ouh le gros navion !

Et c’est parti pour 7h30 de vol !
Je passe sur les stewarts gays jusqu’au bout du badge, les bébés qui braillent, la bouffe relativement comestible (non j’exagère, c’est pas dégueu…mais prenez plutôt le poulet), les quinze services de boisson, l’immense choix de films visionnables et les quelques zones de turbulence (des bébés turbulences, pas de panique).

12h, heure locale, arrivée à l’Aéroport Elliott Trudeau, Montréal.
Il fait très beau et très chaud, les oiseaux chantent, le soleil brille, l’équipage est souriant..mais pas le temps de s’extasier, on enchaine encore : passage à la douane qui m’oriente rapidement vers le bureau de l’immigration.
En une petite dizaine de minutes, emballez c’est pesé : me voilà officiellement Résidente Temporaire du Canada avec un visa d’étude en bonne et due forme.
Puis c’est la récupération des bagages. Elle met du temps à arriver la valise non ? Merde, y’a plein d’affaires éparpillées. Oh regarde, une valise ouverte !… Mais non, ça ne nous concerne pas et la valise arrive finalement, toujours bien fermée, intacte.
Hop, dernier minuscule contrôle de douane : non, je ne transporte pas de nourriture, pas de drogue, pas d’arme, je ne suis pas recherchée par Interpol, je n’ai pas commis de crime de guerre ni de crime contre l’humanité… Non mais vous m’avez bien regardée ? *yeux de Bambi*

Et voilà, arrivée dans le hall de l’aéroport. Je me sens vraiment comment une immigrée et c’est quelque chose de très étrange !
Un coup de fil au père de mon proprio, pour s’assurer qu’il viendra nous donner les clefs de l’appartement et on s’engouffre dans le premier taxi.
OK. Donc en fait le chauffeur met 5 minutes à comprendre l’adresse (bah oui, une fois écrite ça va mieux), n’a pas franchement l’air de savoir où ça se situe et roule comme un dingue. Il est grec, c’est sûr. Pas de panique.
Après trois queues de poissons, il nous dépose assez miraculeusement à bon port, juste au moment ou le père du proprio, que nous appellerons André, arrive.

André qui doit avoir la soixantaine est vraiment très gentil : il aide à monter les valises, fait visiter l’appartement (prochain article !)… Mais pas seulement !
Comme André a une voiture, il en profite pour faire visiter le quartier, montrer les principaux centres d’achat, les lignes de bus et arrêts de métro…avant de nous déposer à la destination suivante : la banque.

On dit que les Québécois sont gentils et serviables, et bien c’est vrai !

En 45 minutes, le compte en banque est ouvert.

On enchaine. Direction le centre commercial pour l’achat d’un téléphone (finalement reporté à une date ultérieure, genre demain), d’une ligne internet et accessoirement, se nourrir.
Argh. Dans le bus, pour acheter des tickets, il faut de la monnaie. Et ça on n’a pas. « Pas grave » dit la conductrice, « vous le saurez pour la prochaine fois, allez, montez« . C’est sûr, j’aime les Québécois.

1er contact avec la gastronomie québécoise : poutine, hot-dog, soda

Enfin, direction l’hôtel pour la première nuit à Montréal. Il est alors 18h + 6h avec un réveil à 4h du matin heure française (vous me suivez ?) et 10h de voyage. Le mot exact pour définir l’état physique et cérébral dans lequel on se trouve alors doit être quelque chose comme fracassé, décalqué, crevé… et je ne vous parle même pas de la crasse et de la transpiration. Miam.

Douche. Internet (Alléluia ! il est gratuit et illimité dans l’hôtel) pour donner quelques nouvelles, et… DORMIR !

BONUS « Ah ouais, quand même ! » :

A la banque :
-« Mais, vous êtes à Montréal depuis longtemps ?
– Oh… approximativement 2h
– Ah ouais… quand même ! »

BONUS « Illusion d’optique » :

-« C’est le bus qui arrive là ?
-Euh attends, de là je vois pas… ah… non…c’est juste un énorme 4×4… »